« Les entrepreneurs doivent faire preuve de créativité, de courage et de résilience »
Le projet L-Impact, lancé en avril 2023, propose un parcours d’incubation entrepreneurial complet, allant de l’idée initiale à la présentation devant des investisseurs. Les participants bénéficient d’ateliers de coaching collectifs et individuels, mettant l’accent sur l’immersion dans le monde de l’entrepreneuriat, l’intelligence collective entre les participants et l’intensité des activités. Les méthodes utilisées sont basées sur l’approche Lean Startup et favorisent l’adaptation rapide aux besoins du marché.
Les 21 entrepreneurs sélectionnés pour ce programme ont pu participer au 1er module d’incubation du 22 au 25 mai. Un autre est prévu du 19 au 22 juin.
Le projet L-Impact, proposé par Ovation et Cinolu, est soutenu financièrement par le Groupe Forrest et la Fondation Roi Baudouin en Belgique.
Rencontre avec Valérie Jonckheere, consultante et chef de projet au sein du Groupe Forrest International.
Parlez nous du projet L-Impact en quelques mots.
Valérie Jonckheere : Le projet L-Impact, mis en place par Cinolu et Ovation, est un programme d’incubation à Lubumbashi qui vise à accompagner les entrepreneurs en leur offrant une formation immersive et intensive. Son objectif est de les aider à structurer correctement leur projet et à acquérir des bases solides pour réussir dans leur entreprise.
De manière très concrète, comment se déroule ce projet ?
VJ : Le projet se déroule sur une période de 6 mois et comprend plusieurs étapes. Tout d’abord, il y a 4 modules intensifs d’incubation, qui consistent en des ateliers de coaching de 4 jours chacun. Ensuite, les participants bénéficient de 9 séances de coaching personnalisées chaque semaine. Enfin, le programme se conclut par un Demoday final, lors duquel les entrepreneurs ont l’opportunité de présenter leur projet devant des investisseurs et des partenaires potentiels.
Où en est ce projet aujourd’hui ?
VJ : À ce jour, le projet a reçu 321 candidatures. Sur ce nombre, 50 projets ont été sélectionnés pour participer au premier module de pré-incubation. À l’issue de ce premier module, un jury a retenu seulement 21 projets pour poursuivre l’aventure L-Impact.
Pourquoi le Groupe Forrest a-t-il souhaité s’impliquer dans le projet ?
VJ : Le Groupe Forrest a souhaité s’impliquer dans le projet en raison de son engagement envers l’entrepreneuriat et son soutien aux initiatives à caractère social. Depuis sa création il y a plus de 100 ans en RDC, le groupe possède une longue tradition de création de sociétés et a été un précurseur dans de nombreux domaines en Afrique. Il a contribué à la croissance économique du Congo. Aujourd’hui, par le biais de la Fondation Rachel Forrest, le groupe a décidé de soutenir le projet L-Impact, considéré comme novateur et stimulant. Le Groupe Forrest voit en ce projet une opportunité de créer des emplois et de stimuler la croissance économique de Lubumbashi, ce qui contribue à réduire les inégalités et favorise l’émancipation sociale.
Concrètement, quel est votre rôle ? Comment intervenez-vous ?
VJ : Concrètement, mon rôle dans ce projet est d’apporter mon soutien en suivant la méthodologie du Lean Startup. Je trouve cette approche intéressante car elle offre des outils simples et adaptés aux jeunes entrepreneurs. J’essaie de partager mes compétences financières et mon réseau de contacts à Lubumbashi avec ces jeunes entrepreneurs. Je les guide dans la structuration de leur projet et les aide à trouver des solutions pour surmonter les obstacles financiers.
Selon votre expérience, quels sont les principaux freins à l’entreprenariat à Lubumbashi ?
VJ : Mon expérience dans ce projet m’a permis de constater certains freins à l’entrepreneuriat à Lubumbashi :
- Le défi de trouver des clients et de vendre leur produit ou service. Il est essentiel de se concentrer sur les besoins des clients plutôt que sur ses propres préoccupations. Trouver des solutions adaptées aux besoins des consommateurs est crucial.
- Les nouveaux entrepreneurs rencontrent des difficultés à promouvoir leur entreprise et à commercialiser leurs produits ou services au démarrage.
- Le contexte politique difficile constitue un obstacle majeur. L’économie de Lubumbashi est davantage orientée vers la consommation que vers la création de richesses ou la valeur ajoutée. Il y a peu d’entreprises de production ou de transformation des produits bruts en produits finis. Les démarches administratives sont complexes et lourdes.
- L’environnement des affaires peu favorable. Les banques sont peu enclines à accorder des crédits professionnels aux jeunes entrepreneurs.
Face à ces défis, les entrepreneurs doivent faire preuve de créativité, de courage et de résilience. Ces qualités sont essentielles pour réussir malgré les contraintes et favoriser leur succès.
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